Bioéthanol Les biocarburants avancés promus aux dépens des conventionnels
La commission environnement du Parlement européen souhaite que les biocarburants avancés, c'est à dire produits à partir d'algues ou de certains types de déchets, représentent au moins 1,25 % de la consommation énergétique dans les transports d'ici 2020.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Soutenir à la fois la production de biocarburants conventionnels et avancés est le vœu de la filière française du bioéthanol.
Mais la commission environnement du Parlement européen en a décidé autrement. Le 24 février dernier, ses membres ont adopté, en deuxième lecture, un rapport sur la révision des directives Energies Renouvelables et Qualité des Carburants. Il porte à 1,25 % la part de biocarburants avancés produits à partir d'algues ou de certains types de déchets dans la consommation énergétique des transports d’ici 2020. Et dans le même temps, la majorité des membres de la commission ont maintenu à 6 % de la consommation énergétique finale dans les transports d'ici 2020, la part des biocarburants de première génération (produits à partir de cultures alimentaires).
Dans un communiqué paru le 24 février, la filière française du bioéthanol appelle « l’Europe à plus d’ambition pour les biocarburants conventionnels ». « La décision de la commission européenne compromet l’atteinte de l’objectif de 10 % d’énergie renouvelable dans les transports en 2020 en plafonnant à seulement 6 % la contribution des biocarburants conventionnels ».
La filière française du bioéthanol souhaite que la part des biocarburants conventionnels soit portée à 6,5 % « pour déployer le SP95-E10 dans l’ensemble des pays européens, tout en développant le Superéthanol E85 pour les véhicules flex-fuel ».
Limiter la production de biocarburants à 6 % de la consommation d’énergie dans les transports d’ici 2020 pour atténuer le changement d’affectation des terres à la production agricole non alimentaire « ne repose, à ce jour, sur aucune justification scientifique solide. En effet, les éventuels effets indirects … ont été largement surévalués par le modèle retenu par la Commission. Plusieurs études montrent, au contraire, que l’augmentation de la production agricole a été prioritairement satisfaite par celle des rendements et des récoltes sur les terres agricoles existantes et non par la mise en culture de nouvelles terres. La filière appelle à poursuivre les études scientifiques sur l’utilisation des sols au delà des seuls biocarburants ».
Dans un communiqué commun, le Copa-Cogeca a condamné «le vote de la commission environnement du Parlement européen sur la future politique de l'UE en matière de biocarburants, avertissant que cela met en péril l'avenir de l'industrie européenne des biocarburants, avec pour conséquences potentielles la fermeture d'usines et une menace pour l'approvisionnement en aliments des animaux.»
Pour accéder à l'ensembles nos offres :